Cahier gravé, cahier à jeter !
Pourquoi ces cahiers sont au mieux inutiles, au pire, dangereux ?!
La maîtrise de l'écriture cursive ne se limite pas à la qualité des lettres tracées ; elle englobe la manière dont nous tenons notre crayon, dont nous posons le cahier devant nous et dont nous posons le bras sur celui-ci et l'approche globale de l'écriture. Cet article aborde l'importance de ces éléments et explique pourquoi repasser sur une trace existante peut être contreproductif.
La tenue du crayon : premier pas vers une écriture réussie
Le pouce : moteur de l’écriture
La tenue correcte du crayon est essentielle: seuls le pouce, l'index et le majeur touchent le crayon !
Le pouce doit être bien positionné sur l’outil scripteur (sur la pulpe de la dernière phalange) pour tracer précisément chaque lettre car c’est lui le « moteur » de l’écriture : parce qu’il se tend et se fléchi, la lettre pourra monter et descendre dans les interlignes. Lorsqu’il est positionné correctement sur le stylo, le pouce guide le crayon avec finesse et agilité, permettant ainsi une écriture fluide et naturelle.
Le poignet : chef d’orchestre des mots
Le poignet a également un rôle à jouer : par un mouvement d’extension (pour le droitier - de flexion pour le gaucher), il doit faciliter l'enchaînement des lettres. Si ces prérequis ne sont pas en place, la main se positionnera sur la ligne d’écriture, et c’est le poignet qui deviendra moteur, à la place du pouce. Ainsi, le jeune scripteur devra s’arrêter toutes les deux ou trois lettres pour déplacer ses doigts qui le gênent car positionnés sur la ligne d’écriture. Une mauvaise posture peut conduire à une écriture crispée, source d'inconfort et de douleur. Le manque de fluidité et la lenteur découleront naturellement de cette posture incorrecte.
Un poignet flexible et bien positionné facilité l’enchaînement harmonieux des caractères assurant ainsi une écriture liée esthétique, confortable et capable de prendre de la vitesse rapidement.
Lorsque vous regardez les vidéos qui vantent les mérites de ces cahiers, aucun enfant ne se positionne correctement et aucun ne tient bien son crayon, avec une prise tridigitale distale.
Avant de tracer des lettres, il est impératif de s’occuper de la posture (inclinaison de la feuille, position de la main sous la ligne d’écriture, tenue de crayon).
Pour cela je vous invite à revoir le module « posture et tenue de crayon ». Et parce que je n’en peux vraiment plus de ces vidéos et de ces cahiers, je vous offre un bon de réduction de 10 € pour le suivre, avec le code STOP-BETISES !
L'écriture sur trace : une approche limitée et limitante
Repasser sur une trace existante oriente l'attention sur le résultat plutôt que sur le processus d'écriture. Cette méthode, en se concentrant sur l'imitation, néglige l'apprentissage de la bonne position et du mouvement efficace pour écrire, mais contraint aussi énormément la fluidité et le volume de la lettre. L'apprentissage de l'écriture est avant tout une question de posture et de méthode, et non uniquement de reproduction des lettres. Apprendre à écrire, ce n’est pas savoir tracer une lettre. C’est connaître et maîtriser les formes de base (boucle, étrécie, pont et ronde) et leur enchaînement, et ce dans un ordre très précis que ne respectent absolument pas ces manuels. Faire repasser l’enfant sur UNE lettre lui apprend à juxtaposer les lettres au sein d’un mot. Là encore, on est loin de l’écriture cursive (vient de « currure » en latin qui signifie courir… stylo qui court sur le papier).
Et toujours pour stopper ces bêtises, je vous invite à reprendre le module « formes de base et mouvement de l’écriture », et je vous offre là aussi un bon de réduction de 10 € pour le suivre, avec le code STOP-BETISES !
Par ailleurs, ces cahiers de lettres ou de mots gravés contraignent la trace et l’enfant de se laisser guider sans être actif dans son geste. Il devient passif, tout le contraire de ce que nous recherchons ! Enfin, ces cahiers ne permettent pas de vraiment travailler d’autres prérequis essentiels comme la gestion des hauteurs de lettres ou le volume des lettres.
Et puis et puis et puis...
J'oublie de dire qu'il y a un ordre pour l'apprentissage des lettres, qui n'est pas celui proposé par ces cahiers...
Je passe sous silence le fait qu'en France, on écrit avec des lettres cursives et que la plupart de ces cahiers proposent des lettres scriptes majuscules et minuscules...
Je ne parle pas du grip-doigt vendu avec, et qui est sensé apprendre à l'enfant à tenir son crayon (un platre sur une fracture n'a jamais résolu le problème...)...
Je ne regarde pas l'âge des enfants qui prennent la pose et qui sont tous soit bien trop jeunes, soit bien trop agés pour un tel apprentissage...
(oui, je suis en colère, excusez-moi, mais je n'en peux plus de vous répondre par mail à propos de ces cahiers)
Pourquoi l'écriture autonome est-elle cruciale ?
L'écriture autonome, à l'inverse, permet de se concentrer sur la manière d'écrire. Cette approche active aide à comprendre le 'comment' avant le 'quoi', favorisant ainsi une compréhension profonde et une maîtrise durable de l'écriture. Il est aujourd’hui reconnu par les neurosciences que l’apprentissage actif, dans lequel l’élève réfléchit et agit par lui-même, est bien plus efficace que l’apprentissage passif (comme proposé par ces cahiers).
En restant libre de sa trace, l’enfant développe sa coordination oculomotrice et sa confiance. De plus, l'écriture libre permet de développer une vitesse d'écriture naturelle, chose difficile à atteindre avec la méthode proposée dans ces manuels.
Une bonne tenue de crayon, combinée à une approche active et réfléchie de l'écriture, est la clé d'une écriture personnelle, confortable et efficace. En évitant de repasser sur les traces et en se concentrant sur le processus d'écriture, nous favorisons le développement d'une écriture naturelle, fluide et rapide.
Repasser sur une trace existante est un leurre.
Cela ne permet pas de mettre en place les prérequis posturaux ni de prendre conscience de la trace ou de l’enchaînement des lettres.
Enfin, écrire avec les stylos à bille proposés avec les cahiers, dont l’ encre s’efface au bout de 15 minutes, nécessite des appuis importants. Ces appuis sont eux aussi source de crispation, de douleur et de lenteur.
Conclusion
Utiliser ces cahiers pour apprendre à écrire, c’est comme apprendre à faire du vélo en le positionnant sur un rail : ridicule ! Par pitié pour l’écriture cursive et pour la scolarité de votre enfant, n’achetez pas ces cahiers. Offrez à vos enfants les outils intéressants et laissez-leur le temps de développer les notions essentielles préalables à la trace :
- la trousse Grapho-ludik® pour mettre en place les pré-requis comme l'enchainement des formes de base, le mouvement du pouce, du poignet ou de l'épaule,
- les ardoises Grrapho-ludik® des indiens ou de la mer, pour avoir une thématique ludique et efficace,
- les cubofrises pour apprendre à respecter les tailles des lettres,
- le bon stylo, par ce que c'est aussi important que d'avoir des bonnes lunettes !
Enfin, faites confiance à l’enseignant : aujourd’hui, ils sont de mieux en mieux formés sur le sujet. Ils disposent par ailleurs de nombreux outils pour les aider, à commencer par « Outils pour bien écrire ».
Et si votre enfant est en souffrance avec l’écriture cursive : consultez une Graphopédagogue.
Merci pour tous les enfants ❤️
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- INTERESSANTJFK10 avr. 202412345678910JE SUIS CURIEUSE DE TESTER VOS OUTILS; J'ETAIS A UN CLIC DE CRAQUER POUR LES CAHIERS GROOVE CALLIGRAPHY. HEUREUSEMENT QUE J'AI LU VOTRE ARTICLE; MERCI POUR VOTRE SINCERITE;
- GénialNico8 avr. 202412345678910Enseignant en élémentaire et spécialisé dans la déficience visuelle, je me rends compte que nous ne sommes pas formé.e.s correctement au développement du graphisme. Beaucoup d'élève y arrive par eux-mêmes, de façon naturelle, mais force est de constater que beaucoup n'ont pas de bonnes habitudes et qu'il est difficile d'y remédier. Je vais essayer tout cela avec des élèves ayant des problèmes de vue. M'est avis que je vais acheter certains de vos outils après avoir testé les autres.